+41 22 731 77 56 info@academy-geneva.ch

Le quotient d’adaptabilité, la touche en plus d’un bon manager

| | | 0 commentaires

Le quotient d’adaptabilité permet à un manager compétent d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents. Cette compétence qui est difficile à déceler fait la différence entre un leader qui cherche à innover et un autre qui reste sur ses acquis.

On le voit actuellement dans l’actualité. Une compagnie comme Thomas Cook, qui a fait la joie de milliers de voyageurs all inclusive pendant des décennies, mais qui est restée aveugle au changement. Les anciens étudiants en séjours linguistiques qui utilisaient les chèques de voyage Thomas Cook auront peut-être un relent nostalgique. Mais qui voyage encore de cette façon ? Le tourisme s’adapte aux nouveaux modes de consommation. Le monde change. Nous devons développer notre quotient d’adaptabilité pour rester en vie.

Rappelons-nous du passé pour comprendre le futur

Notre civilisation a dû faire face à plusieurs changements. Les peuples qui ont su s’adapter ont survécu ou évolué correctement.

Il nous suffit de penser au Moyen-Âge. L’Europe avait une avance considérable en termes d’innovations  sur l’Asie et l’Afrique au temps de l’Antiquité. Après la chute de l’Empire romain elle a sombré. Il a fallu attendre l’époque de la Renaissance pour qu’elle brille à nouveau. L’Europe avait refusé le changement, laissant le leadership aux peuples arabes dont les inventions étaient fabuleuses. Mais quand le nouveau changement est apparu, les dynasties musulmanes sombrèrent à leur tour en refusant de s’adapter.

A notre époque, c’est la Chine qu’on observe. Cet empire gigantesque qui jadis poussa Marco Polo jusqu’à ses contrées fut une terre de découvertes mirobolantes. Après une ère communiste dure, la voilà qui renait de ses cendres pour à nouveau rayonner sur le monde.

Si notre quotient d’adaptabilité est nul, nous risquons de disparaître sans nous en apercevoir.

Quels sont les différents quotients d’une personne ?

Le quotient d’adaptabilité est celui dont on entend le moins parler mais c’est le plus important. Les sciences sociales ont dû trouver des critères pour catégoriser les capacités des êtres vivants. Il existe plusieurs façons de calculer les aptitudes des humains.

Le quotient intellectuel (Q.I.)

Le quotient intellectuel (Q.I) est un test psychométrique qui doit établir les capacités de l’intelligence humaine de façon standardisée. Ce test a été créé au début du 20ème siècle pour dépister les élèves en difficulté. Le but étant de leurs octroyer du soutien scolaire pour qu’ils puissent être au même niveau que la moyenne de la classe.

Les tests pour évaluer le quotient intellectuel restent relatifs et évoluent avec le temps. Il est impossible d’en faire des diagnostics. Un enfant étant décelé comme ayant une déficience mentale ou un haut potentiel devra suivre d’autres tests. Un examen psychologique plus poussé devra être effectué. Il peut y avoir des aspects collatéraux qui peuvent expliquer certains résultats.

Il existe deux types de test : Le Q.I. Classique et le Q.I. Standard.

Le quotient intellectuel classique

Le quotient intellectuel classique est lié au psychologue allemand William Stern. Mais c’est en 1905 que la première échelle de calcul est publiée  sous le nom de test de Binet et Simon. Ce sont les Français Alfred Binet et Théodore Simon qui mettront en place ce mode de calcul.

Le principe étant d’avoir une comparaison entre l’âge réel de l’enfant et celui de son âge mental. Le principe est qu’un enfant de dix ans qui obtient le même score moyen qu’un groupe d’enfants de douze ans aura un âge mental de douze ans. Pour obtenir le quotient intellectuel on divisera l’âge mental par l’âge réel ou chronologique et on multipliera par cent le résultat.

Ce qui donne pour cet exemple : 12/10 x 100 = 120 de quotient intellectuel.

Malheureusement il est impraticable pour évaluer un adulte. Il a été créé pour déceler les enfants en difficulté.

Le quotient intellectuel standard

Le quotient intellectuel standard quant à lui se base sur la courbe de Gauss. C’est le psychologue américain David Wechsler qui fut le premier à utiliser ce type d’étalonnage de la population. Cette échelle utilise la théorie des probabilités dite la Loi Normale. Elle classifie la population sur la base d’une moyenne avec des variations type de quinze. De ce fait, 68% des personnes se trouvent à un écart-type de la moyenne et seuls 95% de ces individus sont entre deux écarts-types. Des tests ultérieurs ont établi des écarts-type de 16 ou 24 comme par exemple dans le test américain Culture Fair Intelligence de Raymond Cattell.

Les tests pour évaluer le quotient intellectuel d’une personne doivent être effectués par un psychologue qualifié et peuvent se faire sur plusieurs sessions. Toutefois ils restent imprécis car il y a une limite d’application. Ces tests sont applicables à une certaine tranche de la population mondiale. C’est pour cela qu’ils sont critiqués et controversés.

Le quotient émotionnel

Des personnes étant censées avoir un quotient intellectuel inférieur réussissent mieux que des individus ayant un niveau supérieur. On a décelé que dans 70% des cas, ces personnes avaient une meilleure performance.

Comment cela se fait-il ?

Cette anomalie a démontré que le quotient intellectuel est insuffisant pour évaluer les compétences d’une personne. C’est dû au fait que ces personnes utilisent leur capacité émotionnelle.

L’intelligence émotionnelle est cette capacité à évaluer une situation et à la gérer. Quand on arrive à déceler notre niveau de quotient émotionnel on peut travailler dessus. On peut par exemple augmenter notre résistance au stress. Mais également apprendre correctement de nos erreurs.

Une personne qui a un quotient émotionnel bas restera sur ses positions lors d’un débat. Il évitera de prendre en considération les arguments adverses. En restant sur sa position et en argumentant uniquement dans son sens il peut passer au travers d’une solution. Un chef d’entreprise, malgré son quotient intellectuel élevé, peut diriger sa société dans la mauvaise direction.

Le quotient d’adaptabilité

Le quotient d’adaptabilité est notre capacité à anticiper le changement. C’est la compétence qui a permis à l’humain de perdurer au fil des siècles. L’Homo Sapiens a survécu à d’autres espèces d’hommes grâce à son immense capacité à coloniser la planète.

On peut avoir un grand quotient intellectuel et émotionnel sans vouloir s’adapter. Une personne qui a eu un parcours exceptionnel aura de la peine à comprendre le changement. Il faut chuter pour comprendre où est l’erreur. Si on évite de prendre en considération nos erreurs on reste dans le faux.

Pour calculer son quotient d’adaptabilité il faut passer un test où l’on répond à un certain nombre de questions. On peut également faire de l’introspection et se demander comment on réagirait face à certaines situations.

Les films de science-fiction nous préparent au futur

On peut apprécier ou pas les films d’anticipation mais ils ont l’avantage de nous faire réfléchir sur notre avenir. Les voitures volantes sont inexistantes pour l’instant mais elles permettent d’imaginer la mobilité de demain.

On peut se demander si on doit opter pour cette solution ou une autre. Doit-on privilégier les voitures autonomes ? privées ou partagées ? un réseau sous-terrain de trains  plutôt qu’en surface ?

Lors d’un meet-up autour de la smart city dans les locaux d’Uber j’ai été surpris de la vision que cette entreprise a de la mobilité. Elle veut devenir une société qui s’adapte au mode de déplacement des gens. Tout moyen de locomotion doit faire partie de son écosystème de transport.

Par exemple, vous prenez  une trottinette pour vous diriger vers l’arrêt de bus qui vous permet de rejoindre une gare ferroviaire. En sortant du train vous prenez un taxi qui vous amène à votre rendez-vous dans cette ville inconnue. Une fois votre rendez-vous fini, vous louez un vélo pour visiter le centre historique. Tout cela avec une seule interaction faite dans l’application Uber.

Mais revenons à la création de films de science-fiction. Les scénaristes se posent des questions et cherchent des réponses. Imaginer les potentielles options qui s’offrent à nous dans le futur, nous permet d’avoir une meilleure adaptabilité.

Un exercice que j’aime bien faire est la projection inversée. Vous imaginez que vous êtes en 2040 par exemple et vous racontez une anecdote de maintenant. Cela peut donner quelque chose comme :

« Je me rappelle en 2019 on se demandait comment on allait nourrir toute la planète alors que maintenant on vit dans des immeubles avec des murs producteurs de fruits et légumes. C’est drôle comme on avait peur qu’une partie de la population allait disparaitre à cause de prévisions de grandes famines dues au dérèglement climatique. »

Soyons des visionnaires

J’aime bien l’exemple de Nathalie Fratto, une investisseuse dans des start-up, lors d’un de ses passages TED.

Elle nous raconte l’histoire de John Antico, le CEO de Blockbuster Video qui reçoit un jeune entrepreneur qui lui propose de s’occuper de ses affaires en ligne. Le tout puissant patron raccompagne son interlocuteur en lui disant qu’il doit se concentrer sur ses points de vente pour faire encore plus d’argent. Cette personne était Reed Hasting, le créateur de Netflix. Aujourd’hui cette société fait des milliards en chiffre d’affaire alors que Blockbuster a fait faillite en 2010.

Cette histoire me rappelle ce que m’avait dit un publicitaire qui m’a offert un job d’assistant. J’avais été envoyé à l’époque par un producteur avec qui je collaborais en freelance et qui me payait depuis une année comme stagiaire. Arrivé au rendez-vous j’ai vite sympathisé avec ce publicitaire italien qui avait vécu en Suisse mais qui maintenant était au Japon.

Il était très inspiré par les méthodes américaines et m’a dit ceci :

« Prends toujours en considération ce que te dit un stagiaire ou un employé. Il se pourrait qu’un jour il devienne ton patron. »

Depuis que je suis devenu entrepreneur, j’ai toujours eu à cœur d’écouter ce que me disent les jeunes générations. Le futur est dans leurs pensées. Pour évoluer je dois pouvoir m’adapter.

Dans les cours que je donne dans les filières Commerce & Marketing et Community Manager je prends également la peine d’écouter les étudiants. On leur apprend à apprendre. Mais on apprend également d’eux. C’est un échange. Chacun à quelque chose à donner à l’autre. On développe tous notre quotient d’adaptabilité pour être les leaders de demain.

Que faire demain ?

Demain en nous levant réfléchissons à ce que nous nous pouvons améliorer. Dans notre espace privé mais également sur notre lieu de travail. Faisons en sorte que notre vie soit plus simple à gérer. Utilisons notre quotient d’adaptabilité pour profiter des moments les plus importants pour nous.

Quand quelqu’un vous abordera avec une nouvelle idée : écoutez. Pesez le pour et le contre. Réfléchissez à ce qui pourrait améliorer cette idée.

En restant assis chez nous à contempler l’horizon depuis notre fenêtre on est apaisé. On se sent en sécurité. Notre zone de confort est impénétrable. Mais, on se ferme au monde. Il faut s’ouvrir à l’autre pour s’améliorer soi-même.

Demain, je m’adapte. Et vous, que faites-vous ?

Laisser moi vos anecdotes en commentaires. Je suis intéressé d’apprendre de vos expériences.

Précédent

Suivant